Toc, toc, toc, y’a quelqu’un dans la chaumière ?

Ou l’histoire étonnante de Bergamote, Gélinotte et Linotte.

Stéphane et Nicolas

 

« Bergamote, Gélinotte et Linotte sont nées en 2018 dans la Chaumière des Marionnettes, au cœur du village de Mayun.

Il en a fallu de la patience, du temps et de l’énergie pour qu’elles grandissent et s’épanouissent, ces inséparables.

Toutes les trois se veulent être accueillantes, agréables et confortables. »

 

« Mais avant ces renaissances, elles avaient toutes leurs propres histoires, singulières, anciennes et insolites. »

 

 « Ces histoires sont nées de nombreux récits de vie, de belles rencontres et de jolis rebondissements, avec toujours la même volonté, celle d’être bienveillante envers ses hôtes. 

 

La Linotte, sa particularité.

« La première à apparaître a été la Linotte en 1768. C’était sous le règne de Louis XV. D'ailleurs cette année est inscrite quelque part à la Chaumière, à vous de la retrouver ?

Le Chaume lui servait de toit et les grosses pierres de murs. En son centre, une cheminée permettait de réunir toute la famille Broussard.

A l’époque les Briérons vivaient essentiellement de l’agriculture, de la pêche et de la chasse. Le marais était leur lieu principal de vie, où toutes leurs activités se réunissaient. »

La Linotte est âgée aujourd’hui de plus de 250 ans.

Elle a une histoire bien particulière en lien avec la « grande histoire ». En effet, après la Révolution française de 1789, la Chaumière a abrité un prêtre réfractaire qui, voulant s’échapper des soldats, était venu se réfugier au grenier de cette maison.

« Un jour, les soldats patrouillaient dans le village de Mayun. Les habitants de la Chaumière ont été prévenus mais le temps d’alerter le prêtre, les soldats étaient déjà à la porte. Ni une, ni deux, le prêtre pour sauver sa peau, eu le reflexe de se vêtir de vieux vêtements, présents dans une malle au grenier. Il descendit par l’échelle et en s’adressant à la femme du foyer, lui dit en patois qu’il allait dans les champs. Les soldats ne comprenant pas son langage et le prenant pour le maître de maison, l’ont laissé passer. Le prêtre ainsi fut sauvé. »

 

 La Gélinotte, son caractère.

La Gélinotte avant de devenir une Chaumière était l’étable de la « Linotte ». Les premiers habitants étaient donc des vaches et des veaux. Elle est devenue une Chaumière habitée, après la seconde guerre mondiale,

Elle en a vécu des battages, vu des fêtes de familles, écouté des contes au coin du feu.

D’ailleurs, on raconte « qu’un jour de pleine lune, une des vaches devait mettre bat d’un petit veau mais malheureusement pour la bête et son propriétaire, cela ne se passait pas bien. Malgré les prières de la femme de maison, l’animal était en souffrance. Le maître eu l’idée d’aller vers le Marais, au lieu-dit « la Source » afin de remplir une gourde d’eau. Sa grand-mère, autrefois, lui avait dit que lorsqu’une femme avait des difficultés à mettre au monde un enfant, on lui donnait à boire de l’eau de source du Village. Et comme par magie ou miracle, aussitôt l’enfant naissait, avec comme particularité une houppette en haut de sa tête.  De retour, le maître de maison donna une lampée d’eau de source à la vache qui aussitôt mis bat. La première chose que fit les enfants de la maison étaient de toucher le crâne du jeune veau afin de voir s’il y avait une houppette. Et, … en effet le petit animal avait aussi sa petite houppette de poils en haut de son crâne. ». Dans le village de Mayun, une des rues porte le nom de la Source, elle se situe proche de la Chaumière des Marionnettes … à vous de la découvrir et peut-être qu’en buvant une gorgée d’eau, vous aussi vous aurez au-dessus de votre tête une houppette, comme … la Gélinotte.

 

Et La Bergamote, sa singularité ?

Son nom vient d’une des marionnettes de Françoise et Michel, les anciens propriétaires et les créateurs du Musée de la Marionnette. Bergamote les a accompagnés durant de nombreux spectacles aux pieds des chênes dans le petit près à côté de la chaumière, là où il y a des bancs.

 La Bergamote en tant que chaumière est apparue à la fin du XIX eme siècle, celui des Lumières. Elle était le foyer de l’ainé de la Famille Broussard, Jean qui habitait auparavant dans la « Linotte » avec ses parents. Une étable les séparait, qui est aujourd’hui la Gélinotte.

Jean Broussard lorsqu’il construisit sa propre chaumière espérait avoir une grande famille, comme celle de son enfance, avec ces huit frères et sœurs. Il trouva sa dulcinée, un jour de printemps et ne tarda pas … pour essayer d’avoir un enfant. Cependant malgré plusieurs essais rien ne vint, pas âme qui vive dans le ventre de son aimée. Malgré la pudeur, il osa en parler à sa mère. Et celle-ci le rassura en lui disant qu’elle connaissait un remède vieux comme le monde et souvent appliqué par les jeunes mariées de Mayun mais aussi d’au-delà.  En effet, de nombreux couples venaient au village car il était souvent dit qu’entre Camer et Camerun (autres villages de la Chapelle-des-Marais) les sorciers sont à Mayun.      La mère de Jean en connaissait une, de très bonne réputation, elle se nommait Bégonia. Pour la voir, il suffisait de se diriger du côté du Lisie et de lui demander une fiole en échange d’une botte de bourdaine. Car le Mari de la Bégonia confectionnait des paniers et s’enrichissait en les vendant au marché. Jean alla dans le marais de Brière pour récupérer des branches et les échanger contre le remède. Dès qu’il fut en possession, il en but une gorgée ainsi que son épouse et … neuf mois après naquit le petit Louis, le premier d’une fratrie de neuf enfants.

 

 

« Bergamotte, Gélinotte et Linotte, avant de porter ces noms, faisaient parties d’un même lieu : la Chaumière des Marionnettes.

Voilà plus de 25 ans, celle-ci était quasiment en ruine. Michel et Françoise ont eu un coup de cœur pour cette drôle de bâtisse.

Michel était plombier, Françoise, perruquière de théâtre. Tous deux étaient passionnés par les marionnettes et ils ont franchi le pas, il y a une quarantaine d’année en devenant des « raconteurs-marionnettistes ».

Ils ont bâti, retapé, embelli et donné une autre âme à cette demeure. Ils ont créé une ambiance, en mariant pierre et bois, en concevant des univers propres à chaque pièce et en aménagement un étrange jardin celui des sorciers et sorcières. 

Après avoir accueilli des milliers de personnes depuis 1998, la chaumière des étranges et curieuses marionnettes, un jour d’hiver 2016, a fermé définitivement ses portes.

Du moins, tout le monde le croyait. »

 

« Nenni, nenni … rien n’est écrit !  

L’âme de la chaumière n’a pas dit son dernier mot. »

 

« Et oui, l’histoire continue. Bergamote porte le nom d’une des marionnettes que Françoise et Michel ont manipulé devant les yeux ébahis des grands et des petits. Gélinotte et Linotte viennent du monde des oiseaux et sont nées de notre envie de renforcer le lien entre chaque gîte, en leur donnant une rime en « ote ».

 

 

« Madame, Mademoiselle Monsieur nos hôtes,

Nous espérons que vous passerez un agréable séjour dans un de nos gîtes et que vous rentrerez aisément dans l’univers du rêve, tant voulu par nos marionnettistes,

Et nous espérons que vous profiterez de notre belle région, propice à la rêverie. »

« Entre Terre et Mer,

Se trouve la chaumière.

En plein Pays Noir,

Elle vit en ce terroir.

Près du Pays Blanc,

Elle passe avec le temps.

Au cœur du Marais,

Et si elle demeurait. »

Niqola

 

 

« On voulait qu’en poussant la porte, qu'on entre dans un livre de contes » Françoise.